Guillotiné le 8 août 1942 dans la cour de la Santé, Isidore David Grunberg, fut le plus jeune résistant décapité par Vichy. Elève au lycée parisien Voltaire, Juif polonais, communiste, « terroriste » puisque membre de la branche militaire du PCF, Grunberg fut condamné à mort par un tribunal d'État du régime du maréchal Pétain et exécuté « à la française ». Les Allemands fusillaient. La guillotine, c'était français.
La Résistance antinazie était aussi en guerre contre la France du maréchal Pétain. Guerre menée souvent par de très jeunes gens. Au bout du combat de ces adolescents il y avait le plus souvent la mort. Tout est ici décortiqué : Vichy, ses tribunaux, sa police, ses magistrats ; tout y est, et en même temps il n'y a pas grand-chose. Parce que nommé sous-lieutenant à titre posthume, à la Libération donc, Isidore David Grunberg n'a presque pas eu de vie. Et ça continue. Aujourd'hui encore, aucune rue ne porte son nom, aucune plaque commémorative ne le mentionne. Il n'est même pas sur la fameuse affiche rouge où figurent les noms de ses copains de quartier. L'oubli est la plus profonde des tombes.
Stèle pour le sous-lieutenant Grunberg sort un héros de l'anonymat et le rend à l'immortalité.