L'Algérie restera la grande douleur d'Albert Camus. Dans cet ouvrage, Alain Vircondelet retrace les années de guerre qu'a vécues l'écrivain, de 1954 à son accident fatal en janvier 1960. Le conflit y est raconté avec sa violence, ses injustices, sa terreur, ses trahisons, ses silences mais aussi la vie courante d'Albert Camus, attelé à son travail d'écrivain et d'éditeur, voyageant pour alléger le poids de sa souffrance, aimant en Don Juan désespéré plusieurs femmes à la fois, correspondant avec René Char, Louis Guilloux, Jean Sénac, Mouloud Feraoun…
S'insurgeant que sa communauté – celle des pieds-noirs – soit, comme le dit Sartre, la victime expiatoire du drame qui se joue devant lui, Albert Camus ne peut accepter la position de la France et des intellectuels de l'époque.
Loin de l'histoire officielle, des idéologies et des propagandes de tous bords, un récit bouleversant puisé aux sources du vivant, au plus près de l'Algérie et de Camus.
Alain Vircondelet, originaire d'Algérie, a consacré de nombreux
travaux à Albert Camus, dont une biographie désormais de référence (Albert Camus, fils d'Alger, Fayard, 2010). Il est reconnu comme l'un des écrivains les plus sensibles
de cette guerre auquel les plus grands témoins du conflit – Jean Daniel,
Emmanuel Roblès, Mgr Duval, Tahar Djaout, Djamel Amrani, Jean Pélégri – et la
critique française – Alain Finkielkraut, Jérôme Garcin, André Brincourt, Didier
Decoin, Bruno Villien… – ont rendu hommage.