Voici le maître livre de Lanza del Vasto. Il n'a pas vingt ans quand il commence à le concevoir, il en a soixante-dix quand il le publie. « C'est vraiment mon livre », écrit-il dans
Le Viatique. « J'ai eu beau me distraire et parcourir le monde à ma guise, penser autant que faire se peut à autre chose, elle était là derrière, à la source de mes pensées, cette vision trinitaire de l'homme et du monde. »
La Trinité, le nombre « trois », le nombre de la relation, est la structure de l'univers et de l'esprit humain. La Trinité spirituelle esquisse la voie philosophique du dépassement des tensions et des conflits dont la marque est le « deux ». La triade résout les contradictions et conduit par palier jusqu'à la « Relation absolue » de la Trinité Divine.
Une connaissance profonde et pratique des traditions hindoues et chinoises vient ici se joindre à la dialectique occidentale et raviver la pensée chrétienne de manière tout à fait inattendue. Cette synthèse magistrale est l'occasion de rompre quelques lances contre Kant, Hegel et même Descartes. Rappelant plus tard le sens de sa démarche, il insista sur le fait qu'il est une « maladie métaphysique dont nous n'avons pas encore guéri: le dualisme. L'unité est brisée et après Descartes chaque penseur prendra pour unité l'un des deux morceaux de la réalité et niera l'autre. On ne retrouvera une lecture intelligible de l'Univers que par une théorie complète de la relation et une doctrine trinitaire, selon la sagesse traditionnelle de l'Occident comme de l'Orient. »