« Comment lui aurais-je expliqué ce qui me fascinait chez Marina ? Elle se situait à la croisée de plusieurs mondes dont chacun avait sa logique propre, pour autant qu'il ne soit pas confronté aux autres ; ce monde de liberté dont je me réclamais, mais dont l'argent était le maître ; celui de la pensée unique, du Parti-Dieu, dont la terreur était le ressort ; ce monde au temps aboli qui était celui des Rom. »
En revenant, quarante ans après, en Slovaquie sur les traces d'un amour de jeunesse, alors qu'il était stagiaire d'ambassade à l'époque du Printemps de Prague et de Mai 68, le narrateur s'immerge dans les fantasmagories du monde rom au coeur des paysages idylliques du « paradis slovaque » et découvre, à travers une plongée stupéfiante dans les archives de la Sécurité d'État, la terrible ŠtB, alors l'équivalent tchécoslovaque du KGB, les secrets d'une relation qui n'a pas fini de bouleverser sa vie.
Un récit envoûtant dont la poésie, la musique des mots et la profonde humanité évoquent une symphonie lumineuse et tragique.
Ancien élève de l'ENA, Henry Cuny a notamment été conseiller culturel et chef des services culturels et scientifiques en URSS, cinq ans ambassadeur en Arménie puis en Slovaquie pendant quatre ans. Il a obtenu en 2004 le Grand Prix de la francophonie de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre. Son dernier roman publié sous son nom de plume – Henry Chennevières – aux éditions du Rocher s'intitule Retour d'amour.