Une nouvelle et glorieuse page de l'histoire maçonnique s'ouvre sous l'empire libéral et s'achève en 1914. La Franc-Maçonnerie attaquée par l'Eglise catholique et les courants nationalistes s'identifie aux valeurs républicaines qu'elle veut répandre à travers l'humanité. La République que les maçons veulent bâtir doit être laïque, démocratique, sociale, universelle ; d'où des engagements philosophiques et politiques. Désormais, la Franc-Maçonnerie sera de tous les combats : la défense de la Commune de Paris, la bataille scolaire des années 1880, la lutte contre le boulangisme, la révision du procès Dreyfus, la formation des partis de gauche, la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Moins connue et plus originale est la participation des loges et des convents à la législation sociale : de la recherche de la paternité au code du travail, de la loi du divorce aux retraites ouvrières... Si son rôle semble incontestable, a-t-elle suffisamment pris conscience de la question coloniale ? Agi pour l'émancipation féminine ? Ne s'est-elle pas parfois égarée dans des attitudes partisanes ? N'a-t-on pas exagéré son audience ? Au cours de ces années, la Maçonnerie française forge son identité présente.
--Ce texte fait référence à l'édition Broché.