« George amoureuse, George hardie et virile dans le danger, George austère et chaste, capable de long labeur, de silence, de privations, d'empire sur soi. Qui croisait-on, à l'aube, titubant de fatigue vers sa chambre ? Une femme sans âge, une somnambule secouant les flamboyances de son univers romanesque, tragique. Peut-être pleurait-elle au moment de sombrer dans le repos mérité, jamais suffisant, celui d'un soldat prêt aux batailles incessantes. George, jamais guérie de l'insupportable fatigue de vivre, d'écrire. Écrire à en vomir, vomir la bile d'un foie malade qui, telle sa mère, aurait sans doute raison d'elle. »
Les plus belles nuits de George Sand ne furent pas celles que l'on a tant décriées mais celles passées à noircir des milliers de pages. Une centaine de romans, ses Mémoires, ses lettres de voyageuse, ses articles, ses pièces de théâtre. La correspondance de George Sand est son grand oeuvre. On y voit combien elle a aimé, ses jeunes amis-amants Sandeau, Musset, Chopin, Boucoiran, Michel de Bourges, Manceau, Marchal, son fils Maurice et Solange, sa fille maudite. Sans mesure, sans prudence.