« Je me promets de foutre en pleine gueule des bourgeois, des romans musclés et pourris dont ils se lécheront les babouines. » (Lettre de Francis Carco à Léopold Marchand – 17 octobre 1915)
Francis Carco va tenir sa promesse. Précurseur d'Alphonse Boudard, Frédéric Dard, Georges Simenon et annonciateur du style de Céline, il devient durant l'entre-deux guerres, l'un des écrivains français réalisant les plus forts tirages.
Le jour, Monsieur Carco, lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française, commandeur de la Légion d'honneur et membre éminent de l'Académie Goncourt, bat le pavé de Montmartre au Quartier latin, écrit ses mémoires et souvenirs de bohème, compose des poèmes, court les galeries de peintures et s'émerveille devant la Seine aux reflets de perles.
La nuit, M'sieur Francis, comme on surnomme dans le « Milieu » l'ami de Colette, trempe sa plume dans l'encrier de la misère. Il s'encanaille du Sébasto à la Bastoche, s'imprègne du Paname des vieux hôtels meublés, des bistrots d'arsouilles, des caboulots à femmes, des fumeries d'opium, des bals d'Apaches, des bordels à travestis et autres bars d'éphèbes.
Cette première biographie du grand poète de Paris, retrace la folle épopée de la bohème montmartroise, à l'époque où l'auteur de Jésus la Caille, écrivain famélique, avait pour compagnons de route : Roland Dorgelès, Max Jacob, Pierre Mac Orlan, Maurice Utrillo, Amédéo Modigliani et toute la bande du Lapin Agile…
Jean-Jacques Bedu, s'appuyant sur des sources inédites, signe un ouvrage richement documenté. Il est également l'auteur de la première biographie de Maurice Magre, grand sage de la littérature française, pour laquelle il a obtenu en 2000, le Grand Prix littéraire de l'Académie du Languedoc.
Préface de Pierre Bergé